Laissée pour morte, je me réjouissais à l’idée de mourir
Nous vivons dans un monde où de mauvaises choses arrivent non pas parce que nous l’avons cherché ou mérité mais c’est juste comme ça, il n’y a pas d’explication. Mais nous savons toutes aussi qu’à partir d’une mauvaise situation, seul Dieu a la possibilité de faire sortir le meilleur (Gen 50 :20)
Je vous explique :
Je n’ai pas grandi dans une famille croyante, on savait juste que Dieu existait. J’ai survécu à ce qui était pour moi inimaginable, insurmontable : un kidnapping, une torture horrible que je ne souhaite à personne de vivre. Ils m’ont dit « ferme ta gueule, c’est pour ton bien ».
Jetée par terre comme un sac de linge sale, j’ai été laissée pour morte. Je vous avoue qu’après avoir été laissée pour morte, je les ai entendu dire « elle a mérité ça ». Consciente que j’étais inconsciente, je n’oublierai jamais cette joie que j’ai ressenti car selon moi et ce que je ressentais, je croyais que j’étais sur le point de mourir et j’en étais heureuse car pour moi il m’aurait été impossible de vivre ou de faire face à ces souvenirs horribles et donc l’idée de mourir me ravissait. La vie, ma propre vie, n’avait plus aucun intérêt pour moi. Couverte d’hématomes, de douleurs, mes larmes étaient desséchées. J’étais avide, détruite, sale, souillée, piétinée, humiliée, effondrée, frappée, giflée, battue plusieurs fois, insultée, maltraitée, traitée en animal. Mon honneur avait disparu.
J’étais effondrée, ce qui me qualifiait et me définissait en tant que femme c’est-à-dire mon honneur, ma dignité, mes droits, ma parole, ma valeur, ma vie, etc, toutes ces choses m’avaient été enlevées durant ces 24 heures. Le lendemain matin, lorsque j’ai compris que je n’étais pas morte, vous ne pouvez pas imaginer ma déception, ma haine envers moi-même et mon objectif était au moins de me faire la faveur de me donner la mort (j’ai fait plusieurs tentatives de suicide, 17 en tout, et elles ont toutes échoué) et Dieu était la seule personne dont je ne voulais surtout pas entendre parler après ça; je l’ai haï.
J’avais tellement honte, honte de moi, honte de ce qui m’étais arrivé. J’avais réussi à me convaincre de ma culpabilité et j’y ai cru. J’ai cru que j’avais eu que ce que je méritais et que c’était ma faute. Les différentes cicatrices sur mon corps, mes pleurs et mes cris circulaient dans ma mémoire. Je n’arrivais plus à me concentrer sur mes études, pourtant j’aimais l’école et j’étais très douée, et mes notes avaient chuté.
Pendant la journée, je donnais l’image d’une personne équilibrée et saine d’esprit mais le soir venu, je faisais constamment face à ces souvenirs. Pour être honnête, il m’est arrivé de boire de l’alcool et d’en boire beaucoup jusqu’à ne plus être lucide pour m’aider à m’endormir sans avoir peur. (J’en passe). J’avais juste refusé de vivre.
Ce que nous vivons ne doit pas avoir raison de nous et ne doit en aucun cas nous définir ni définir qui nous sommes en Christ.
Quelques années après ma descente en enfer, j’ai rencontré Dieu, Son Amour, Son cœur. C’était incroyable et en même temps inexplicable. Je me rappelle de ce moment si particulier et en même tant euphorique car je le détestais mais lui m’aimait. Son amour s’était juste imposé dans mon cœur et je me sentais en sécurité. Il me faisait sentir et comprendre que j’étais précieuse et que j’avais de la valeur à Ses yeux, tandis que j’avais déjà fait une croix sur moi. Mais étrangement, j’ai su à ce moment-là au fond de moi que ma vie allait être transformée et changée pour le bien et que je ne serais plus jamais la même. ll faut que je vous dise que j’étais prête à faire ce voyage avec lui mais je n’avais pas encore assez confiance en lui et n’étais surtout pas prête à lui déposer ma douleur.
Ce que nous vivons ne doit pas avoir raison de nous et ne doit en aucun cas nous définir ni définir qui nous sommes en Christ. Share on XCe que j’essaie de vous faire comprendre, mes sœurs, c’est que beaucoup d’entre nous faisons pareil. Nous voulons faire ce voyage avec Dieu mais nous gardons dans un placard au fond de notre cœur notre douleur. Comprenons que ça ne nous aide pas vraiment car nos blessures nous maitrisent. Pour ne plus être assujetties par elles, pour avancer dans la vie en étant libres en Christ, nous devons nous décharger en étant vraies, non seulement envers nous-mêmes mais aussi envers Dieu et par-dessus tout. Nous devons surtout lui faire confiance car Il veut libérer nos cœurs de toutes douleurs.
Et c’est précisément cette vérité intérieure que Dieu veut toucher et guérir. La guérison fait partie du plan de Dieu: « cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé » Es 53 :4
Il veut guérir la racine de nos maux, Il veut nous donner le meilleur de Lui, Il veut nous libérer de nos mauvais souvenirs, de ce qui nous empêche de dormir. Il veut être celui qui essuie nos larmes, il veut par-dessus tout détrôner ces épines de peine qui ont assiégé notre cœur et nous empêchent de vivre en étant totalement libres en lui. Il veut estomper les phénomènes récurrents de notre vie mais pour ce faire, nous devons être authentiques et vraies avec Lui et lui faire confiance. « Lui remettant tout ce qui peut vous inquiéter (vos soucis, anxiété, peur, tourment) ; car il a soin de vous. 1 Pi 5 :7
Comme je vous l’ai dit, je n’étais pas prête à déterrer ce que j’avais choisi d’enterrer (refouler au fond de mes pensées) mais c’était vraisemblablement ce que Dieu a voulu toucher, il y a 5 ans. Pourtant, je prêchais la parole de Dieu, j’étais très active, impliquée et engagée dans le ministère.
Lorsque la honte devient notre identité, elle nous apprend à dissimuler, à verrouiller nos sentiments, ressentis, et à ériger un mur de protection intérieure.
J’ai compris parce que Dieu me disait qu’il fallait que j’en parle et que j’y fasse face car bloquée, je me sentais incapable de bouger ou de faire un pas de plus en lui. Je n’y arrivais plus, car je vivais avec l’idée de ne plus vouloir vivre, j’étais toujours cette personne détruite qui se battait pour une cause qui était contraire à ses propres pensées. J’avais une mauvaise image de moi, j’étais toujours détruite, j’avais pendant de nombreuses années porté l’identité d’une femme détruite, je ne pensais pas du tout du bien de moi même, bien qu’étant en Christ. Beaucoup sont dans le même cas aujourd’hui: nous voulons aider les autres, les sauver, leur faire du bien mais ne pensons pas et ne faisons pas autant pour nous. Voici ce que demande la bible: « tu aimeras ton prochain comme toi-même » Mat 22 :39
Nous devons comprendre que lorsque que nous avons longtemps été verrouillés dans un système, notre mode de fonctionnement, attitude, comportement, personnalité s’adaptent au système.
Accepter Christ ne fait pas sauter les verrous, non! Ce qui les fait sauter, ce qui renverse le système dans lequel nous nous sommes enfermés, c’est la création d’un tout nouveau système, un tout nouveau schéma et Christ nous donne cette possibilité. « Celui qui s’unit au Messie crée un nouveau départ, l’ancien, le vieux a disparu, une nouvelle vie bourgeonne. Regarde, cela vient de Dieu qui établit et qui crée une nouvelle relation entre Lui et nous, puis Il nous appelle à être des gestionnaires au travers du ministère de restauration et de la réconciliation. » 2 Cor 5 :17 (version MSG)
Voici, je partage avec toi le processus qui m’a conduit à me libérer de cette douleur (ma honte, mon humiliation). Ça n’a pas été facile pour moi, car j’ai dû me remémorer ces horreurs, mais Christ a été tout le long avec moi.
J’ai dû :
1- Accepter ce qui m’étais arrivé et pardonner à ceux qui m’avaient fait du mal, me pardonner de m’être culpabilisé et aussi pardonner à Dieu (si si, j’ai bien dit pardonner à Dieu). Je lui en voulais de ne pas avoir agi car lui seul pouvait tout voir et tout entendre mais ce voyage du pardon aussi douloureux qu’il était en valait la peine car Dieu était à mes côtés. « Ne crains point, car je suis avec toi ; ne sois pas inquiet, car moi je suis ton Dieu. Je te fortifierai ; oui, je t’aiderai ; oui, je te soutiendrai par la droite de ma justice ». Es 41 :10
2- Accepter de vivre « j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance.» Deut 30.19 et de croire en cette nouvelle vie que Dieu avait pour moi (Jer 29 :11)
3– Recréer un tout nouveau système consistant à rééduquer mes pensées, mon cerveau, à croire en ce que Dieu dit que je suis et surtout à croire en la parole de Dieu et en Ses promesses, « qu’aucune de toutes les bonnes paroles prononcées sur vous par l’Éternel, votre Dieu, n’est restée sans effet. » Josué 23:14
J’aimerais terminer en disant ceci :
Dieu a écrit une histoire magnifique au travers de ma vie. Il m’a choisie, moi une fille humiliée, et a fait de moi sa fille bien-aimée. Il m’a remplie de son Esprit Saint et a fait de moi un membre essentiel de son corps qui est à l’œuvre dans ce monde de souffrances.
Il veut faire de même avec toi. Dieu t’a créée dans un but unique, il a un plan merveilleux et spécifique pour ta vie ; et il te réserve une destinée puissante à accomplir.
Alors confie-toi en lui de tout ton cœur et Il ne te décevra jamais.