Pendant près de dix ans, j’ai été plongée dans l’effervescence d’un ministère vibrant, aux côtés de visionnaires et de leaders charismatiques, en tant que responsable du protocole. Mon engagement était sans faille et, par moments, je me suis même tenue sur la chaire pour partager des messages d’espérance. Dans cet univers infini de dévouement, je me suis également rapprochée du pasteur, entrant dans la sphère intime de sa vie.

Je n’avais alors aucune idée que cette proximité, fruit d’un amour sincère pour cette œuvre, allait devenir ma prison invisible. À aucun moment, je n’avais envisagé que ma dévotion se muerait en quelque chose de bien plus complexe. J’étais à ce point engagée que je ne voyais pas la menace se profiler à l’horizon.

Mes sentiments pour cet homme, d’abord marqués par l’admiration pour son charisme et son autorité, se sont lentement transformés en une attirance profonde pour sa gentillesse, sa patience et sa capacité à inspirer. Pourtant, il ne m’avait pas échappé, à travers des songes troublants, que mes émotions allaient prendre un tournant périlleux. Lorsque je me suis rendue compte que mes sentiments n’étaient plus aussi purs, j’ai entamé une conversation délicate avec lui, consciente de la dynamique de pouvoir inhérente à notre relation. Sa question directe sur mes sentiments, couplée à sa déclaration d’amour, a déchiré le voile de ma réalité et marqua le début d’un chemin semé d’embûches.

À partir de ce moment, je ne fus plus la même. Mon engagement dans l’église demeura intact, mais un malaise, tel un nuage pesant, s’installa au-dessus de moi. Vous vous interrogez peut-être sur la dynamique avec sa femme ? Malheureusement, ma relation avec elle restait inchangée. Elle ne pouvait concevoir qu’un lien secret puisse exister entre son mari et moi ; à ses yeux, j’étais une simple jeune femme, innocente et dévouée, et lui, un époux fidèle.

Tandis que je savais que je devais prendre mes distances, le péché, tel un anesthésiant, avait engourdi mon discernement. J’ai oublié que le pasteur était, avant tout, mon père spirituel, et qu’une telle liaison était inacceptable.

Pendant près de sept ans, nous avons navigué dans un monde de rencontres éphémères, d’indifférence, de ruptures fantomatiques, durant lesquelles nous cherchions à rétablir ce qui avait été brisé. Chaque retour à notre relation était marqué par un sentiment d’échec, car je savais au fond de moi que Dieu n’était pas glorifié. Je vivais un paradoxe qui m’était insupportable : l’époux d’une autre ne pouvait rien m’apporter d’autre qu’une mer de promesses vides, et je savais pertinemment que Dieu n’agrée pas l’adultère.

À toi qui me lis, et qui pourrait vivre une situation similaire à celle que j’ai connue, je t’en conjure : éloigne-toi de l’impudicité. La parole de Dieu nous exhorte à fuir, car notre corps est le temple du Saint-Esprit. Mon expérience m’a appris que les répercussions de telles compromissions sont dévastatrices, tant sur le plan spirituel qu’émotionnel. Ne tolère pas le péché, mais combats-le, repousse-le avec force.

La semaine prochaine, je partagerai avec toi les raisons profondes qui m’ont poussée à accepter de devenir « sa maîtresse ».

Mais avant de conclure, je veux prier avec toi, si tu traverses, ou si quelqu’un que tu connais traverse, une telle épreuve d’adultère ou de fornication :

Père, alors que je partage ce témoignage, je pense à la situation dans laquelle j’étais. Que le Saint-Esprit convainque puissamment de péché, de justice et de jugement. Aide ma sœur à se séparer de cette affection trompeuse, à avancer et à me recentrer sur ma relation avec Toi. Inscrit en elle le désir et la force de prendre une décision ferme, et de s’y tenir, avec détermination. Au nom de Jésus, j’ai prié avec gratitude. Amen.

Une sœur en Christ repentie